Texte Onglet 1
La réalité est parfois si cruelle. C'est ce que pense le médecin qui vient de constater le décès par mort cérébrale de Joël, un jeune homme de 20 ans. Il faut annoncer la nouvelle aux parents…
Dans le même hôpital existe un service transplantation où des patients attendent, parfois depuis des années, un foie, un rein ou un cœur. On pourrait peut-être prélever certains organes chez Joël. Faut voir… Le médecin contacte le service. Avant de faire quoi que ce soit, le coordinateur de transplantation vérifie si Joël a manifesté sa volonté d'être donneur d'organes auprès de son administration communale. Non ! Le Registre national n'indique aucune trace d'une quelconque démarche. Dès lors, le médecin doit informer la famille d'un possible prélèvement. Il fronce les sourcils, cela ne sera pas facile.
Les parents, éplorés, l'attendent dans le hall. Il reste un moment auprès d'eux sans rien dire, à l'écoute de leur détresse. Puis il parle, leur dit que des personnes gravement malades attendent un organe et que Joël...
Le père l'arrête tout de suite. Les yeux emplis de larmes, il murmure : "Mon fils était pour. Il disait qu'un corps mort ne servait plus à rien et que s'il lui arrivait quelque chose, il fallait donner
ses organes. Il y voyait une chance d'aider les autres au-delà de la mort."
Grâce à Joël, sept vies ont été sauvées ou améliorées.
Le don d'organes nous a été d'un soutien inestimable pour faire notre deuil, confie aujourd'hui le père de Joël. Le fait de connaître l'avis de notre fils, nous a beaucoup aidés, ma femme et moi."